Il pleure tout le temps
La vraie mélancolie est rare. Le plus souvent, ses pleurs l’aident à "digérer" ses frustrations et ont, somme toute, un effet plutôt bénéfique.
Durant les premiers mois de sa vie, les pleurs et les cris sont les seuls moyens d’expression dont le bébé dispose. Bain trop chaud, douleur diverse, frustration de ne pouvoir attraper un objet situé hors de portée... les larmes traduisent tour à tour la souffrance, la colère, l’impuissance à agir sur son environnement.
Plus tard, alors qu’ils sont en âge de parler, certains enfants continuent de s’exprimer régulièrement par des pleurs. Une situation qui laisse souvent leurs parents désemparés, surtout si ils ont tout fait pour empêcher leurs enfants de pleurer pendant la petite enfance.
Des larmes salvatrices
Contrairement aux idées reçues, les larmes sont positives pour l’enfant.
Elles permettent d’évacuer et donc de "guérir" nombre de frustrations et de souffrances ressenties sur l’instant... ainsi que des conflits intérieurs, plus anciens et non résolus, qui peuvent resurgir.
S’il s’est fait mal, ses sanglots peuvent traduire, au-delà de la douleur, son dépit de n’avoir réussi à éviter l’accident, de s’être montré maladroit.
S’il est profondément triste, par exemple à la suite du décès de son animal de compagnie, l’enfant extériorise par ses larmes la souffrance liée à la perte et entame ainsi le nécessaire travail de deuil.
S’il pleure sans raison apparente, soyez sûre que lui sait pourquoi. Une expérience traumatisante, parfois vécue des mois auparavant, " ressort " ainsi. Il est en train de la dépasser.
Que faire quand votre enfant pleure ?
Surtout ne pas l’obliger à sécher ses larmes. Sa tristesse peut vous bouleverser mais il a avant tout besoin d’amour et de compréhension. S’il est très petit, prenez-le dans vos bras. S’il est plus grand et ne souhaite pas être réconforté ainsi, restez simplement près de lui, communiquez-lui votre tendresse par le regard et des paroles douces. Dites-lui que vous comprenez sa tristesse, qu’il est naturel qu’il ait de la peine, que pleurer lui fait du bien.
De nombreuses études ont montré que fondre en larmes permettait d’évacuer nombre de toxines susceptibles de nous empoisonner la vie et – pourquoi pas – l’organisme. Le temps est révolu où l’on devait absolument proscrire tout sanglot sous peine de devenir un " mauvais " adulte. Combien de garçons ont été accusés de se comporter comme des " fillettes " si d’aventure ils s’avisaient de manifester leur émotion ? A tout âge, les larmes constituent l’un des meilleurs moyens de panser nos blessures. Nos enfants, eux, l’ont bien compris.
Christine Roque