Naissance dans l'eau

Bonjour,

A la demande de Clochette qui était curieuse de savoir comment pouvait se passer une naissance dans l'eau (c'est bien cela n'est-ce pas ?), j'ouvre donc ce sujet.

Pour planter le décor, il s'agit d'accouchements dans une grande baignoire. En France, et sauf erreur de ma part, on peut naître dans l'eau dans les établissements suivants :
- Clinique du Champ Fleuri à Decines, près de Lyon.
- Maternité d'Arcachon (33)
- Centre hospitalier de Guingamp (22).
- Polyclinique d'Oloron (64)

Conditions pour accoucher dans l'eau :
- pas de péridurale possible. Je trouve que c'est plutôt un avantage. Comment cela me dira-t-on ? voilà bien un homme qui parle ! C'est que la péridurale, formidable invention au demeurant, entraîne aussi d'autres conséquences : plus de détresse foetale, plus d'utilisation d'outils pour extraire le bébé... enfin, c'est un autre débat que je ne veux pas bâcler ici.
- y entrer au dernier moment. Bon, on ne sait jamais quand est le dernier moment, c'est vrai. C'est quand les contractions deviennent intenables, même en restant debout. Pourquoi attendre ? on recommande aux futures mamans de prendre un bain pendant le travail, parce que ça détend. Mais il ne faut pas être trop détendue, parce que sinon le travail se ramollit, et la volonté de pousser s'émousse.

Pourquoi accoucher dans l'eau ?
Dans notre cas, le but était d'éviter une médicalisation trop forte de la naissance. Accoucher dans l'eau permettait ainsi de respecter la physiologie de la naissance, et d'accueillir le nouveau-né dans le respect, c'est-à-dire comme il l'a voulu, à son rythme à lui, sans intervention extérieure.

A noter que j'ai poussé aussi ! En effet, en maillot de bain, j'étais derrière, et sans vouloir dénigrer les efforts fournis par une femme qui accouche, eh bien j'étais moi aussi en sueur ! Je m'en suis vite remis, c'est clair .

Dans les minutes qui suivent l'accouchement, et c'est ce qui a été le plus frustrant pour elle, il a fallu qu'elle s'en aille, et je suis resté de longues minutes à faire connaissance avec ma fille tout seul dans le bain pendant que madame expulsait le placenta.

Aujourd'hui, elle a 3 ans bientôt 1/2, et allez savoir pourquoi, elle n'est pas à l'aise à la piscine, ne supporte pas l'eau dans ses oreilles, ne veut donc absolument pas plonger et n'a qu'une peur : qu'on lui fasse un shampooing !

Merci beaucoup pour ton témoignage.

Une amie vient d'accoucher chez elle dans l'eau : elle avait acheté une grande piscine qu'elle a installée dans le garage ( avec bougie et draps en déco, c'était plutôt sympa !).

Cigogne, maman d'Esther, 26 mois, allaitée...

Bonjour Notor et un grand merci pour ce témoignage !

Et oui ... je suis de nature très curieuse lorsqu'il s'agit de grossesse, d'accouchement et de petite enfance ... métier oblige !

Je n'ai malheureusement jamais eu l'occasion d'assister à un accouchement dans l'eau, ni à domicile et c'est assez frustrant pour moi, je l'avoue !
J'aurais aimé sentir cette " ambiance " ...
J'aurais aimé vivre une naissance non médicalisée dite " en douceur " afin de vraiment me rendre compte de la différence avec les accouchements que nous faisons vivre aux mamans, en milieur hospitalier...

L'une des choses les plus importantes pour moi, dans ce genre de naissance, c'est la participation du papa !
et je suis très contente de voir que tu en gardes un souvenir mémorable...

Merci pour l'info et je crois qu'il existe également une maison de la naissance à Nantes qui pratique les accouchements dans l'eau.

@ bientôt,

clochette

Et cigogne... raconte !
C'est une sage femme à domicile qui l'a fait accoucher dans l'eau chez elle ?



clochette

Oui, une sage femme allemande. En Alsace, la seule sf qui faisait les accouchements à domicile a arrêté il y a un ans et elle est partie au Luxembourg où les assurances sont moins chères.
Du coup, les mamans qui désirent un accouchement à domicile font appel à des sf allemandes.

Cigogne

oui cigogne, je connais bien ce problème et c'est bien dommage que personne ne cherche des solutions à ce sujet !

Cigogne a écrit:

elle est partie au Luxembourg où les assurances sont moins chères.

Je pense que ce n'est pas une question de prix : en France, sauf erreur de ma part, LES SF NE SONT PAS ASSUREES DU TOUT, en tout cas pas pour des AAD.
L'une d'entre elle est poursuivie par un chef de service influent d'un hôpital des Hospices Civils de Lyon pour avoir transféré dans son établissement une maman dont le placenta n'était pas expulsé entièrement. Rien de grave si la prise en charge est effectuée rapidement, et pourtant elle est poursuivie pour "mise en danger de la vie d'autrui" alors que dans ce même établissement, une maman a été réhospitalisée car ils l'avaient laissée partir alors que pour elle aussi il restait du placenta dans son utérus ! Et là, Clochette pourrait confirmer, une femme peut souffrir de graves dégâts si on ne s'en occupe pas rapidement... c'est proprement scandaleux .

Pourtant, un AAD coûte moins cher à la société (312 € à la Sécu, hors prescription médicale (analyses, groupage sanguin, vitamine K, etc.) car pas de frais de gynobs, par d'anesthésie, rien de tout cela...) et se déroule dans un climat plus serein pour la maman.

Enfin... de l'accouchement aquatique, on a dévié vers l'AAD je vois...

Je suis d'accord avec toi Notor... sur tous les points !

Je suis de Normandie et je travaillais dans une petite clinique privé qui fonctionnait très bien.
L'accueil et le séjour y étaient chaleureux, l'ambiance apaisante et très agréable y compris pour le personnel.
Mais voilà, la pénurie de sage-femmes a également frappé chez nous et nous avons "fusionné" avec le centre hospitalier le plus proche...
Nous voici donc aujourd'hui dans ce que j'appelerai "l'usine à bébé" ...

Tout ça pour dire que lors de notre fermeture, certaines sage-femmes n'ont pas suivies ne souhaitant pas "travailler" dans ces conditions.
J'en connais une tout particulièrement qui souhaitait plus que tout devenir sage femme à domicile et qui n'a jamais pu réaliser son rêve...
Son "REVE"... c'est quand même terrible de se dire que si une sage femme arrive à travailler à domicile, elle a beaucoup de chance d'avoir réussie ce projet !

Quel dommage de passer à côté de tout ça ...

Pour ce qui est du placenta ... tu as raison, la sage femme a fait ce qu'il fallait.
La délivrance peut avoir lieu jusqu'à 20 mn après l'expulsion du bébé, il y avait largement le temps d'aller à l'hôpital sans courir de risque !
Quand au morceau de placenta oublié dans l'utérus de la jeune maman ...alors là... c'est GRAVISSIME !
Risque accrue d'hémorragie, risque d'infection importante, risque de perte de l'utérus ( avec toutes les conséquences que ça peut comporter ) et également risque de mortalité pour la pauvre maman...

Mais voilà...on ne s'adresse pas à la même personne ( d'un côté la sage-femme et de l'autre le centre hospitalier ...) !

Cette histoire est lamentable, déplorable, ...
Courage à cette pauvre sage-femme qui subi les conséquences d'une société qui ferme les yeux, comme toujours !



clochette